Communiqué de soutien au 38 rue d’Alembert – ou pourquoi on a besoin de centres sociaux autogérés

Suite aux pressions policières et politiques exercées sur le « Centre Social Tchoukar » dit le 38 (Saint-Bruno), l’Union Syndicale Précaires Solidaires souhaite réagir, et exprimer tout son soutien au lieu, ainsi qu’au collectif qui le fait vivre.
Depuis plus de trois ans, ce centre social autogéré est un espace où une solidarité active s’organise avec les personnes précaires du quartier Saint-Bruno et du reste de la ville. Le magasin gratuit – endroit où on peut s’habiller et trouver du petit électro-ménager gratuitement – la laverie solidaire, accessible à toutes et tous ainsi que l’atelier vélo à prix libre sont autant d’outils pour lutter contre l’isolement et la marginalisation des personnes précaires, pour d’avantage de justice sociale et d’entraide. On peut également citer à ce titre les séances de cinéma en plein air ou encore les cantines populaires de la place Saint-Bruno, accueillies au 38 quand il ne fait pas beau.
Le 38 est également un lieu où l’on peut se divertir, sortir avec ses potes, et ce même si on a pas un rond. Ça n’est pas anodin. Quand on est précaire, il arrive qu’on décline des invitations à sortir, qu’on invente des excuses bidons, parce que les divertissements, les sorties culturelles, les concerts sont souvent trop chers pour nos budgets. La programmation d’événements à prix libre, ouvert à tous-tes, permet de créer des solidarités, sans véhiculer de discours moralisateurs ou stigmatisants, comme ça peut-être le cas dans le cadre de solidarités institutionnelles ou purement caritatives. Pour briser l’isolement dans lequel on peut se retrouver en tant que personne précaire, on a donc besoin de lieux comme le Centre Social Tchoukar.
Pour toutes ces raisons, nous affirmons notre soutien au 38 rue d’Alembert.
Nos salutations les plus chaleureuses en ces temps difficiles,
L’Union Syndicale Précaires Solidaires