# Épisode 1 – Grenoble : Une danse avec les dragons
Samedi 3 novembre aux alentours de 18h, alors que la nuit tombe et que nous fêtons les morts à la Mexicaine pour la 3ème année consécutive, une quinzaine de policiers en armure menés par le commissaire de Grenoble se sont introduits, sans aucune autorisation, au 38 rue d’Alembert, centre social occupé depuis maintenant 4 ans dans le quartier Saint-Bruno. Nous, assemblée du lieu, relatons ici les événements tels que nous les avons vécus et le contexte politique singulier dans lequel ils s’inscrivent.
Dès 17h, de nombreuses personnes viennent fêter les morts au 38 dans une ambiance traditionnellement festive comme il est coutume de le faire au Mexique. Sont présent-e-s majoritairement des parents avec leurs enfants. Bonbons, maquillages, guirlandes et musiques latino-américaine fleurissent dans la grande salle du centre social dans une ambiance assez sereine. Vers 18h débarquent 3 équipages de la BST (Brigade de Sécurité Territoriale) avec à leur tête le commissaire de Grenoble en personne, survolté, qui souhaite absolument pénétrer dans le lieu. Aucun motif n’est alors évoqué. Plusieurs personnes lui signalent la présence de nombreux enfants, que des hommes en armes risquent d’effrayer. Comme si personne n’avait rien dit, celui-ci force le passage avec ses hommes et vient perturber la tranquillité familiale de ce rendez-vous. Ils prennent position autour de la salle et commencent à fureter un peu partout en prétextant finalement, après de multiples demandes, un contrôle administratif concernant la sécurité du lieu. Le 38 est grand, et composé de nombreuses salles pour diverses activités, dont la plupart sont ponctuelles. Dès lors, ils trouvent la plupart des portes closes et se contentent mollement de prendre en photo les dates de péremption de certains extincteurs du lieu. Insatisfaits de leur forfait, ils allument les lumières au milieu de la projection pour prendre en photo des enfants regardant un film. Nous leur signifions que leur visite est illégale, appelons notre avocat, mais le commissaire semble sourd à la loi. Cherchant désespérément un-e responsable, ils finissent par isoler quelqu’un et choisissent, dans la stupeur générale, de l’emmener au commissariat pour une vérification d’identité qui se transformera en garde-à-vue, sans aucune justification. Lorsque nous constatons l’interpellation en cours, tout le monde sort pour protester et ne trouve comme réponse à une colère légitime que violences et gaz lacrymogène.
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